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La restauration des armes gauloises provenant du dépôt de Gournay-sur-Aronde

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Année 1978 13 pp. 29-34
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REVUE ARCHEOLOGIQUE DE L'OISE N° 13/1978

LA RESTAURATION DES ARMES GAULOISES PROVENANT DU DEPOT DE GOURNAY-SUR-ARONDE

N. CAUDRON, M.'JAUSSAUD, A. RAPIN, L URAN

I — Introduction

Tout objet archéologique doit, pour livrer le maximum d'information, retrouver un aspect le plus proche possible de son apparence première. Les objets de pierre ou les tessons de céramique ne nécessitent souvent que de simples nettoyages ou éventuellement des recollages. Il n'en va pas de même pour le mobilier métallique et notamment ferreux.

Le métal composant ces armes ou ces outils est extrait de minerais a travers une succession de processus métallurgiques caractérisant une époque ou un style de civilisation. Enterrés pendant des siècles, ces objets ont subi un processus de corrosion et d'altération qui tend vers un état d'équilibre entre le métal qui les compose et leur environnement. Au moment de leur exhumation, il apparaît que le métal est partiellement ou entièrement transformé en matières minérales, essentiellement en oxydes. C'est cet équilibre que vient détruire leur mise au jour et leur restauration.

D'où la nécessité d'entourer ces opérations de restauration de nombreuses précautions tant sur le plan technologique proprement dit que sur celui de l'orientation de la restauration qui doit obéir à une finalité et des directives essentiellement d'ordre archéologique.

II — Origine du laboratoire de restauration

Près de Gournay-sur-Aronde (Oise), Jean-Louis BRUNAUX découvrit au Printemps 1977 le fossé d'un enclos rituel gaulois des IIIe et IIe siècles avant J.C., dans lequel ont été déposés plusieurs milliers d'objets. Cette découverte, unique en Europe, est d'autant plus importante que, parmi ces objets, on compte plusieurs centaines d'armes brisées et détruites volontairement: des épées, des fourreaux d'épées, des lances, des umbos de boucliers, des haches, des pointes de flèches, ainsi que des fibules, des chaînes, des outils et de nombreux accessoires dont la fonction n'est pas encore déterminée. Tout ce matériel métallique, accompagné d'ossements d'animaux et humains déposés en

amas parfois inextricables, est caractéristique de l'époque de « La Tène». D'autre part, cet ensemble exceptionnel dépasse par le nombre le dépôt le plus important que l'on connaissait jusque-là, celui de La Tène, près du lac de Neuchâtel en Suisse, découvert au XIXe siècle, et qui a donné son nom à la civilisation du Second Age du Fer.

Cependant, pour traiter, restaurer et conserver une telle masse. d'objets métalliques particulièrement détruits et corrodés, il n'existait en France qu'un seul laboratoire normalement équipé, celui du Musée du Fer à Nancy- Jarville. Malheureusement, son programme de travail est saturé pour au moins trois années et, devant l'urgence, car ce délai compromettrait irréversiblement la conservation des objets, nous nous vîmes dans l'obligation de créer un laboratoire de restauration des métaux antiques à Com- piègne.

C'est ainsi que plusieurs membres du Centre de Recherches Archéologiques de la Vallée de l'Oise (C._R.A.V.O.), en fonction de leur affinité, de leur compétence et de la spécificité de leur formation, se sont constitués en équipe pour traiter ce nombre considérable d'objets. Les relations existantes entre le C.R.A.V.O. et l'Université de Technologie de Compiègne (U.T.C.) ont, d'autre part, rendu possible le prêt d'un laboratoire et son appui logistique.

III — Les difficultés de la restauration

Le mobilier métallique de Gournay- sur-Aronde comprend des objets en fer de structures très différentes, nécessitant une restauration spécifique.

L'épée

: la structure la plus simple. Son épaisseur relativement importante rend les résultats de la corrosion beaucoup moins graves que sur d'autres types d'objets. Elle s'est stabilisée en conservant un noyau métallique suffisamment important pour que la restauration en soit simplifiée; mais, hélas, la conservation devient problématique car le métal tend inévitablement à se réoxyder. Deux types de difficultés se présentent :

— les fragmentations diverses de la lame et de la soie (âme

que de la poignée souvent en bois), ainsi que les torsions et les coups sur le fil du tranchant,

— la restauration de la soie : traces éventuelles de bois, cuir, tissus, rivets... ainsi que de la croisière, pièce extrêmement fragile et importante pour la morphologie de la poignée de l'épée.

La lance

: Elle possède encore une structure relativement simple, proche de celle de l'épée. Cependant, deux points sensibles apparaissent au niveau de la restauration :

— la flamme, qui peut représenter parfois des décors relativement rares dans le monde celtique,

— la douille et ses rivets pouvant présenter d'éventuels décors importants pour la chronologie.

Les talons de lance, à douille ou à soie, ne présentent pas de difficultés particulières.

L'umbo de bouclier

bouclier: C'est l'armature centrale du bouclier qui était généralement en bois à cette période. Il est parfois très bien conservé, très robuste ou très fragile suivant la minceur relative de la pièce. Certains sont grands, massifs, de structure assez simple, d'autres plus complexes sont plus petits, plus minces, plus détruits, écrasés, donc plus fragiles. Les parties les plus intéressantes sont tout d'abord les rivets qui, lorsqu'ils sont gros et larges, sont porteurs d'émail ou de décors. Ils sont en outre des indices précieux pour déterminer l'épaisseur des planches constituant le bouclier. Le manipule est une pièce importante : situé au revers de l'umbo, son rôle et sa place sont souvent discutés; c'est pourquoi il est porteur d'informations quant à l'épaisseur et l'utilisation du bouclier.

Les autres pièces métalliques appartenant au bouclier sont l'orle (renfort sur le pourtour du bouclier), les rivets isolés et les diverses barrettes et agrafes.

Le fourreau d'épée

: II possède une structure creuse en tôles minces et fragiles. C'est l'objet qui a subi la destruction la plus systématique et la plus violente.

Or, restaurer la morphologie de ces objets avec la méthode utilisée pour les précédents amènerait une

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